Voilà un texte que j’ai écrit il y a environ dix ans mais qui, je crois, a encore toute sa pertinence. On m’avait demandé de quelle Église je rêvais… Voici une partie de ma réponse d’alors.
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Je rêve d’une Église où les gens sont heureux de se rassembler dans la paix et l’amour, les uns avec les autres, et autour du Seigneur ressuscité. Je rêve de communautés vivantes où la musique, le chant, l’image, la danse-gestuelle, l’ambiance respirent la passion de vivre, la chaleur humaine et la majesté divine : des assemblées aux couleurs de la Beauté et de la Jeunesse de Dieu. Je rêve de communautés dynamiques et attirantes au cœur desquelles le spirituel et l’humain ne font qu’un; où le corps et l’âme s’harmonisent dans l’unité telle que voulue par le Créateur, à l’origine. Des communautés d’accueil inconditionnel, de guérison et de croissance, oasis de paix, où chacun s’y sent en sécurité; des lieux de restauration pour mieux vivre et mieux donner la vie, grâce à Dieu.

Ces Églises seront vraiment chrétiennes, dignes de ce nom dans leurs attitudes et leur agir. Là, les jugements -et les condamnations, surtout- n’auront pas leur place. Même si l’esprit de vérité, la lucidité, l’authenticité et la fidélité à nos valeurs nous amènent à questionner certaines visions propres à notre temps, à dénoncer prophétiquement ce qui usurpe à l’Homme sa dignité et à relayer courageusement les appels exigeants de l’Évangile, cela se fait toujours dans un esprit constructif, charitable et humble, axé sur le dialogue respectueux; tout comme le faisait si bien notre fondateur et Sauveur Jésus Christ.

Je rêve ainsi d’une Église capable de communiquer, qui soit d’abord à l’écoute, et puis sincèrement prête à apprendre le langage des gens d’aujourd’hui pour mieux les saisir et les rejoindre dans leur vécu, sans a priori; une Église qui ne se perçoit pas comme un immense paquebot flottant au-dessus de la culture contemporaine, mais se comprenant plutôt comme un groupe de nageurs plongeant avec d’autres équipiers dans les eaux parfois agitées et troubles de la réalité de notre époque. Elle y apporte alors sa couleur, sa spécificité, sa richesse, avec délicatesse et tout en nuances : levain discret dans la pâte ou simple pincée de sel assainissant et relevant la saveur de l’existence. (À SUIVRE)