La Bible a vraiment pris vie pour moi quand j’ai vécu ma ‘conversion’ charismatique à l’âge de 19 ans. Je sais que le mot ‘charismatique’ fait peur à plusieurs, mais n’ayez crainte, j’ai vécu ça très sainement et sereinement. Plusieurs ont été bloqués par des manifestations extravagantes de charismatiques pas toujours psychologiquement équilibrés, mais pour moi, ce mouvement spirituel  catholique inspiré des Pentecôtistes ne m’a apporté que du bon : la spontanéité dans la prière, la foi plus grande en la 3e personne de la Trinité,  l’amour des Écritures et de l’Église, peuple de Dieu, etc.

Dans le petit groupe de prière (une vingtaine de personnes) de la paroisse St-Pierre-Apôtre (Centre-Sud de Montréal), grâce à Dieu et aux personnes qui animaient notre cellule de cheminement, la Bible est devenue Parole vivante pour moi, le Verbe s’est vraiment fait chair dans mon quotidien.  De livre d’histoire et d’histoires qui ne me rejoignaient pas tant que ça, il est devenu compagnon de vie de tous les jours, au cœur des choix et des défis de l’existence d’un jeune adulte. Je me suis enfin senti personnellement concerné par les messages, les exhortations, les conseils, les chemins proposés. Les Saintes Écritures peuvent n’être que ça pour plusieurs, malheureusement : des ‘écritures’ vieillottes qui prennent la poussière sur une tablette. Mais quand tu prends conscience qu’elles te parlent à toi personnellement, c’est une autre histoire. Quelle joie! Quel bonheur de rencontrer Dieu dans sa Parole.

Suite à ma conversion, le Saint Esprit a mis en moi un goût irrésistible pour toutes les ‘choses de Dieu’. Je n’avais de cesse de trouver des cours de bible, des groupes de partage, pour en savoir plus, approfondir et nourrir ma relation avec le Seigneur. Après la fin de mon baccalauréat en études françaises (à l’UdeM), alors que j’avais 22 ans, j’ai entrepris un bac en théologie. Je ne le faisais pas en vue de la prêtrise. Je voulais connaître davantage ma foi, rassasier ma faim et épancher ma soif du divin. Là encore, plus j’étudiais, plus j’avais de questions, je ne voulais plus arrêter d’avancer, c’était devenu une passion. Je me disais : tant qu’à être baptisé, je serai un baptisé conscient, compétent, dynamique et fort dans mon témoignage. Il faut dire que c’est dans ma nature de ne rien faire à moitié.

Progressivement, au fil des études et des rencontres (je vous raconterai certains détails lors d’homélies, à l’occasion), j’ai ressenti l’appel de devenir prêtre. Pas facile de renoncer au désir d’être en couple et de devenir papa, croyez-moi. Mais un élément qui a achevé de me convaincre de franchir le pas, c’est quand on m’a dit durant mon Grand Séminaire (qui était pour moi une période d’études –encore, oui!- et de discernement plus qu’un engagement formel à la prêtrise) qu’un prêtre devait avoir un cœur de père, sinon on ne le recevait pas à l’ordination.  Ah!

Ce qu’on appelle le kérygme, c’est-à-dire le cœur de la foi, le ‘noyau’ du christianisme : par Amour, Jésus est mort (pour toi!), Jésus est vivant (l’Amour est plus fort que la mort), Jésus reviendra dans la Gloire (on peut l’exprimer d’autres manières aussi), voilà ce qu’on découvre dans les Écritures, qui sont d’abord des témoignages de gens qui ont rencontré Dieu et pour qui tout a changé pour le mieux grâce à cela. En Dieu, par Jésus Christ qui me conduit au Père, sous la mouvance de l’Esprit, je me suis découvert aimé inconditionnellement, totalement et éternellement (je le répète souvent; il s’agit pour moi de ma fondation). Cela m’est apparu clairement dans la Sainte Bible, surtout le Nouveau Testament, et dans le vécu des personnes qui témoignaient de leur confiance en ce même Dieu, avec cohérence, vérité, authenticité et amour. J’ai voulu poursuivre cette mission, avec ma couleur propre, ‘à la JiPi’, comme j’aimais le dire aux jeunes que je rencontrais dans les écoles. Je n’oublierai jamais cette pensée lue à quelque part et qui m’a incité à toujours vouloir témoigner publiquement et audacieusement de ce qui m’habite, surtout à une époque où la religion en prend pour son rhume : ‘Un jour viendra où la seule Bible que liront les gens sera…votre vie.’ La Parole est à nous!