J’ai un souvenir d’avoir été fasciné par le  «Club des 4 ‘H’», dans mon enfance. Vous connaissez? En fait, chaque ‘H’ désigne un mot en anglais, une dimension de la personne : Head-Heart-Hands-Health. La promesse des membres se décline ainsi en français «Je promets d’employer ma tête pour des idées hardies,
mon cœur pour être plus humain, mes mains pour être plus habile, ma santé pour vivre en harmonie, pour mon club, ma communauté, mon pays et mon monde. » Très intéressant programme de vie pour des jeunes, et des moins jeunes. Inspirant pour toute personne, incluant un-e chrétien-ne, bien évidemment.

Saviez-vous qu’en Église, nous pouvons aussi structurer notre vie selon 4, non pas ‘H’ mais ‘axes’ ? Les voici (avec quelques exemples qui les définissent):

  • ÉDUCATION À LA FOI (catéchèses, enseignements, homélies, ressourcements, retraites, etc.)
  • CÉLÉBRATION  (les messes, les sacrements,  les temps de prière, l’Adoration, les Fêtes spéciales, etc)
  • FRATERNITÉ (le p’tit café après la messe, l’accueil de la secrétaire au presbytère, ou l’accueil à l’église, le souci des paroissiens malades, retenus à la maison, les temps gratuits de partage de vécu, etc.)
  • RAYONNEMENT (toutes les causes que nous soutenons, comme Développement & Paix, la Saint-Vincent de Paul, les moyens de communication écrits ou informatiques, comme site web, Facebook, l’appui aux organismes du milieu, quêtes spéciales pour œuvre papales, vocations, missions étrangères, etc.)

Cette approche s’inspire de la pensée de Guy Paiement, Jésuite. On peut aussi parler de cela en terme de 4 ‘roues’ de la pastorale, lesquelles ont besoin d’être gonflées également pour que le véhicule roule bien. Ce qui signifie qu’on ne peut négliger une seule des 4 dimensions sans risquer une vie chrétienne mal équilibrée et dysfonctionnelle, au point qu’on rate la cible et qu’on passe à côté de notre mission ;  elles sont toutes fondamentales et vitales.

Personnellement, je me suis inspiré de cette vision dans tous les ministères qu’on m’a confiés (on peut les nommer différemment, bien entendu, mais le sens demeure le même) et j’ai travaillé fort (jamais seul) à bâtir et évaluer la vie des communautés et groupes que j’ai été appelé à servir, à partir de ce barême.

Je vous invite à un petit exercice : sur papier, mettez ces 4 axes en colonnes distinctes, (ou quatre cercles pour les 4 roues, si vous préférez) et, en regardant ce que vous connaissez de la vie concrète de votre communauté chrétienne, inscrivez dans chaque axe ce qui vient à votre mémoire –surtout d’avant la pandémie puisque beaucoup d’activités ont été mises en veilleuse depuis plus d’un an…) Ça ressemble à un portrait assez équilibré ou bien y a-t-il des dimensions plus fortes que les autres ? (Précisons qu’il y aura certainement des activités qui se situeront dans plus d’une colonne (ou roue) sinon les 4 à la fois, et c’est correct)

Lorsque nous travaillons en CPP, soit le Conseil de pastorale paroissiale (ou Conseil paroissial de pastorale), nous devons veiller, dans notre réflexion et notre planification, à ce qu’aucun axe soit négligé. Bien entendu, chaque paroisse a ses forces et sa couleur propres, mais il est important que chaque dimension soit vécue le plus pleinement possible. Par exemple, une communauté qui ne ferait que de belles liturgies et temps de prière sans vivre l’implication sociale dans son milieu, passerait à côté d’un aspect primordial de l’Évangile du Christ.

Parlant de cela, un Sage nous suggérait un jour de nous poser lucidement et courageusement cette question : si mon Église disparaissait soudainement du quartier, est-ce que beaucoup s’en rendraient compte ?