C’est le titre d’un chant de Marie-Jeunesse que j’utilisais régulièrement lors de Confirmations d’ados. La question est pertinente pour tous les âges. Depuis quelques décennies, on parle beaucoup de la vie chrétienne comme d’une rencontre avec Dieu. Il me semble que c’était moins dans l’air, quand j’étais enfant. Le contexte de l’époque –la religion catholique était dominante ici, presque tout le monde passait par le baptême et les sacrements d’initiation, ces derniers étant préparés à l’école, la pratique dominicale frôlait les 95% — faisait que la réflexion sur la rencontre avec Dieu n’apparaissait pas tellement dans le paysage religieux de l’époque. Aujourd’hui, on prend conscience que nous sommes sortis d’une chrétienté sociologique pour entrer dans le domaine d’une foi comme choix personnel, d’une adhésion réfléchie et consciente à une personne et son message : le Dieu de Jésus Christ.

Il est arrivé que des gens me demandent ce que je voulais dire par ‘rencontrer Dieu’… Quand on a une longue expérience de vie chrétienne –c’est mon cas- on a acquis beaucoup de connaissances sur Dieu. On connaît le gros du message des Écritures, les commandements de Dieu, de l’Église, le contenu du catéchisme, les mots de la liturgie, etc. Et c’est très bien. Il est vital que nous ayons un minimum de contenu académique et intellectuel au sujet de nos convictions : en quoi croyons-nous? Ainsi nous pouvons, comme disait Saint Paul, rendre compte de notre foi. Mais est-ce suffisant pour être des témoins de l’Évangile, attirants, ‘contagieux’, interpellants, en ce monde déchristianisé et sécularisé? À l’instar de tous les auteurs spirituels chrétiens de notre époque, incluant le Pape François, j’affirme que non. Il faut plus. Il faut la Rencontre.

Voici quelques critères non-exhaustifs, et présentés en toute humilité, pour répondre à la question précédente, comment comprendre ‘rencontrer Dieu?’. Il y a des signes parlants, en ce qui concerne ma relation avec Dieu.

-Avoir faim et soif de tout ce qui concerne Dieu et le domaine de la foi; vidéos, livres, sites internet, discussions avec des ami-e-s à ce sujet; désirer partager ses convictions avec les autres, non comme du prosélytisme mais comme un mouvement du cœur qui déborde et veut s’épancher

-Désirer se nourrir régulièrement des sacrements comme des Sources de croissance et de sanctification

-Prendre du temps chaque jour, personnellement, en silence, en cœur à cœur avec le Seigneur, dans la prière  et dans la méditation des Écritures; faire chaque jour le choix de le prioriser sur toutes les autres activités, et même les distractions si nombreuses dans notre vie; y trouver de la paix et de la joie

-Profiter pleinement de tout ce qu’on m’offre en paroisse ou ailleurs comme temps d’Adoration, de prière mariale, de découverte de la vie des Saints, d’éducation à la foi, etc. Renoncer à autre chose, à certaines gâteries et à mon confort pour choisir Dieu et ma communauté chrétienne, même au plan financier-Sentir réellement que le Seigneur, Père, Fils et Esprit, m’accompagne tout au long de ma journée, et me guide dans mes choix, me soutient dans mon travail et dans toutes mes activités, ‘colore’ mes rencontres avec les gens qu’il met sur ma route, se fait présent même dans les temps de repos; vivre un dialogue nourri avec Lui, du lever jusqu’au coucher et même lors des réveils de la nuit.