Nous l’apprenons aux enfants dès qu’ils commencent à parler. Il est court mais si puissant. Dit avec sincérité, du fond du cœur, il encourage, valorise, propulse en avant, il donne des ailes. Dit par flatterie ou convenance, du bout des lèvres, il perd toute sa puissance. C’est un M, un E, un R, c’est un C avec un I, rassemblez toutes ces lettres et vous y trouverez ‘MERCI’! Vous vous rappelez cette comptine?
Au week-end de l’Action de Grâces, je réfléchissais à l’importance de prendre le temps d’offrir ce magnifique mot, si humble et pourtant l’un des plus beaux de notre langue, à toutes les personnes qui font partie de notre vie et nous tiennent à cœur. Avec reconnaissance et gratitude, offrons-leur nos plus chaleureux remerciements pour ce qu’ils sont pour nous, pour ce qu’ils font pour nous, comme un bouquet parfumé qui embaumera leur cœur et fera jaillir la joie, denrée si rare, de nos jours.
La fête religieuse de l’Action de Grâces que nous venons tout juste de vivre nous a amenés à exprimer un MERCI personnel et collectif à notre Dieu. Son cœur de Père a sans aucun doute vibré au mouvement du nôtre. À chaque temps de prière, nous, ses filles et ses fils, élevons nos voix vers Lui pour le bénir. Saviez-vous qu’il y a des dizaines de versets bibliques spécifiquement axés sur la louange et l’action de grâces? En voici un, très connu, nous présentant Jésus lui-même comme un être de louange : «Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as révélé aux petits!» (Matthieu 11,25)
Oui, notre Dieu a créé cet immense univers par amour –nous parlons souvent, et avec raison, de la beauté de la nature -mais n’oublions pas que le chef-d’œuvre de cette Création, c’est nous! N’oublions jamais tout ce qu’Il a fait pour ses enfants que nous sommes! Que de Bénédictions reçues chaque jour. À l’instar du seul lépreux sur les dix guéris qui revient vers Jésus pour le remercier, sachons prendre le temps d’exprimer notre gratitude pour toutes les grâces divines reçues. Que la fête de l’Action de Grâces se poursuive tout au long de l’année.
Entourés des splendides paysages à cette période de l’année, et surtout de la beauté des personnes qui cheminent avec nous, laissons s’extérioriser notre joie de vivre et d’aimer. Pour moi –vous connaissez mes convictions à ce sujet — il s’agit là d’un extraordinaire antidote à la tristesse, la mélancolie, les attitudes négatives et la critique facile. Tragiquement, les médias sociaux (et traditionnels) regorgent de négatif, de jérémiades, de ressentiment, d’esprit de vengeance, de médisances sinon de calomnies… Refusons cela. Il me semble que choisir consciemment de remercier et de louer, même quand ça ne va pas dans le sens de nos instincts, nous aide à compenser pour tout ce poids de négatif qui imbibe notre société et notre culture, et contribue à nous libérer de l’esclavage de l’égocentrisme débilitant. On dit parfois que le sport national, au Québec, n’est pas le hockey, mais le ‘chiâlage’… Ce qui s’avère bien triste, si c’est vrai, et tellement toxique pour notre âme, notre esprit, notre cœur et même notre corps. La critique négative détruit les hormones du bonheur, tant chez la personne qui critique que chez la personne qui reçoit celle-ci. Résistons à la tentation de le faire. Faisons le choix et l’effort de mettre en tout temps l’accent sur ce qui mérite compliments et appréciation. Utilisons notre énergie vitale à souligner ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous sépare. N’est-ce pas une manière très concrète et accessible à tous de vivre le commandement de l’amour du prochain, si fondamental et incontournable dans notre foi chrétienne?
Ainsi, dans le prolongement de la fête du week-end dernier, je vous dis : MERCI pour tout, sœurs et frères de la communauté! Ne prenons jamais rien ni personne pour acquis.