Je le chante parfois pendant l’élévation de l’hostie et du vin consacrés : «Merveilleux, merveilleux, la merveille est sous nos yeux!» Un petit refrain appris dans le Renouveau charismatique, je crois, qui exprime tellement bien comment je me sens devant le Saint Sacrement et bien d’autres choses.
En fait, je dirais que je suis un ‘Merveilleur’ ou un ‘Émerveilleur’ (néologismes). Ainsi, j’aspire à donner le goût à tous de s’émerveiller. Il y a tant de raisons de le faire. Dans ce mot, il y a le mot ‘veilleur’. Rester éveillé à l’affût de tout ce qui est beau et bon, en nous et autour de nous. Plutôt que de s’attarder à la ‘bibitte noire’ : savoir reconnaître, contempler et célébrer le Beau, le Bon.
Je pense que c’était déjà dans ma nature. Petit, je m’éveillais en chantant. Ce qui agaçait d’ailleurs royalement mon petit frère, qui avait le réveil laborieux. Chaque son, chaque odeur du matin, chaque regard porté sur mon environnement me réjouissait!
Mais cela a pris encore plus d’ampleur quand j’ai vécu ma véritable rencontre avec le Dieu vivant, à 19 ans. Je suis devenu un fervent adepte de la louange. C’est à cette époque que j’ai ‘dévoré’ le livre ‘De la prison à la louange’ de Merlin Carothers, un parachutiste, expert en sabotage durant la seconde guerre mondiale, condamné pour désertion, qui devint pasteur puis aumônier militaire. Sa découverte : dire merci à Dieu en toutes circonstances rend profondément heureux. Ne pas le faire seulement quand on en a le goût, mais, en quelque sorte, se ‘discipliner ‘ à le faire. Si on vit notre existence en choisissant de faire seulement ce qui nous plaît, on n’arrivera jamais à une maturité humaine et spirituelle adéquate.
De fait, je crois que plus nous choisissons de louer Dieu, plus nous devenons nous-mêmes louange vivante, des personnes plus joyeuses et rayonnantes, positives et agréables, malgré les échecs et les épreuves. Que c’est lourd pour les autres quand nous ne sommes que lamentation et négativité. Mettons-nous donc à l’école de l’émerveillement et de la louange; c’est plus crucial et vital que jamais en la période historique que nous traversons. Tellement plus ‘santé’ que de passer sa vie dans les jérémiades. Quel que soit notre passé, quelles que soient nos blessures et carences, la louange s’apprend directement de Dieu, comme une grâce à lui demander constamment. Et elle s’avère très ‘guérissante’. Pratiquons-la régulièrement. Nos prières sont souvent trop faites de demandes et de réclamations. Exerçons-nous à la bénédiction et à l’action de grâces, nous verrons rapidement les fruits. À moins que nous ne préférerions le rôle de la ‘victime’ qui préfère se plaindre constamment plutôt que d’apprécier, entre autres pour attirer l’attention sur soi…
J’aime beaucoup la prière de Jésus, Verbe fait chair, Sauveur du monde, Fils de Dieu et pourtant si humble : ‘Père, je m’émerveille parce que ce que tu as caché aux puissants et aux savants, tu l’as révélé aux plus petits.’ Effectivement, la louange jaillit plus facilement d’un cœur simple, décentré de son ego, ce dernier étant si exigeant et dominateur. Jésus avait l’ego à la bonne place. Personnellement, je travaille toujours à détrôner mon ego pour installer plutôt le Seigneur sur le trône de Gloire!
Je vous laisse avec cette pensée de G.K. Chesterson (auteur, apologiste du christianisme) : « Nous périssons par manque d’émerveillement, pas par manque de merveilles. » Gloire et louange à toi, Seigneur!