Bonjour à vous.
Je m’appelle Jean-Pierre Soucy, votre nouveau curé (un autre Jean-Pierre!). Je vais vous donner quelques infos sur moi aujourd’hui, mais avant tout : merci infiniment à ceux et celles qui ont tenu le fort depuis la mi-mars dans cette paroisse. Vous vous connaissez, que le Seigneur vous bénisse. Je bénéficie aujourd’hui, ainsi que toute la communauté, de vos efforts et de votre résilience. Chapeau!
Je voudrais vous dire que Je suis né –prématuré (j’suis un p’tit vite!), le 1er juillet 1957. J’ai donc 63 ans! Hé oui, en Église, on se lance dans de nouvelles aventures à l’âge où plusieurs songent à la retraite. (un vicaire âgé avec qui j’ai travaillé disait : en Église, pour obtenir sa retraite, il faut présenter son certificat de décès….). De ces trop brèves 63 années, un peu plus de 31 ont été vécues comme prêtre.
J’ai d’abord été ordonné diacre transitoire le 20 janvier 1988 au Grand Séminaire par Mgr Cimicella, de regrettée mémoire. Et le 17 juin 1989, dans l’église historique de l’Assomption, après un stage formidable avec le curé Jean Robillard (que j’aimerais bien vous présenter un jour!), c’est Mgr Paul Grégoire qui m’ordonnait prêtre (qui a consacré l’église St-Gilles…Le monde est petit, en Église…et de plus en plus petit, d’ailleurs.) Je suis l’avant-dernier ordonné de Mgr Grégoire.
J’ai été surtout prêtre en paroisse, vicaire, puis ptre-curé depuis l’âge de 42 ans, à L’Assomption et les environs : St-Sulpice et St-Gérard Majella (À cette époque, on me demandait souvent : t’es sûr que ça fait partie du diocèse de Montréal, si loin? C’est pas plutôt Joliette? –Maintenant on va me demander : Laval, t’es sûr que c’est pas dans le diocèse de St-Jérôme? Je salue les gens de ce coin, qui sont ici). Depuis mon stage en paroisse, j’ai beaucoup œuvré auprès des adolescent-e-s au sein des paroisses, même qu’on m’a nommé à plein temps pendant cinq ans à titre de coordonnateur de la pasto-jeunesse (11 à 18 ans) dans huit paroisses, de Charlemagne à St-Gérard, en passant par tout Repentigny, Legardeur,etc. Quelle heureuse et intense période de ma vie sacerdotale. Une belle époque où on pouvait encore aller dans les écoles primaires et secondaires pour témoigner et inviter…
Comme je vous l’écris dans le semainier, j’arrive d’un long et fructueux séjour dans la communauté Ste-Germaine-Cousin et Maria-Goretti, à l’extrême Est de l’île de Montréal, dans Pointe-aux-Trembles. Tout juste avant, on m’avait nommé dans le quartier Tétreaultville (St-Victor/Ste-Claire et Ste-Louise de Marillac) pour un projet spécial qui a duré un an… Pourquoi si peu longtemps…? Hé bien parce qu’un ami à moi, et à vous, alors directeur de l’office du personnel au diocèse de Montréal m’a appelé ailleurs. Oui cet ami, JEAN FORTIER (qui va reprendre du ministère ici, progressivement), m’a demandé, en 2005, d’être curé à Ste-Maria-Goretti, saviez-vous que c’est là qu’il a grandi (c’est le cas de le dire) et y a même été curé? Il m’a dit : c’est mon bébé, cette paroisse-là, prends-en bien soi. Ce qui fut fait pendant 14 ans. Quelque chose me dit qu’il m’envoie le même message pour la paroisse ‘Bienheureux François de Laval’. ((J’PENSE À ÇA… J’ai quitté une paroisse à deux ‘saintes patronnes’ : Maria et Germaine, pour m’intégrer à une paroisse aux trois saints ‘patrons’, Louis de Montfort, Gilles et François de Laval. Peut-être mesdames me direz-vous, c’est normal, ça prend au moins trois hommes pour accoter deux femmes… J )) On dit ça à la blague mais on sait bien qu’hommes et femmes, en complémentarité, gens de tous âges et de toutes conditions, on va se donner la main pour continuer l’aventure de la foi ensemble. Pour ce faire, on a besoin les uns des autres, comme les membres d’une famille. On a dans la paroisse un beau boul. avec un nom si parlant: ‘la Concorde’. Les racines latines de ce nom: AVEC-CŒUR (on pense aussi à ‘miséricorde’). En quelque sorte un rappel constant que nous ne pouvons vivre heureux sans le cœur, sans tisser des liens, sans lier nos destins. C’est le sens du mot ‘religion’ : la vraie religion nous relie à Dieu et à nos frères et sœurs en humanité. J’entends l’Évangile de Jésus en ce sens aujourd’hui. Il n’a fait que ça : amener les gens au Père pour qu’ils s’attachent à Lui, et, conséquemment, les uns aux autres, filles et fils du Père. Saint Paul l’affirme sans cesse : l’accomplissement total de la Loi, c’est l’amour. L’Amour-communion. Notre être tout entier aspire à cet amour authentique, cohérent. Notre existence comme enfants de Dieu, disciples de Jésus Christ, confirmés dans l’Esprit Saint, nous appelle à devenir des bâtisseurs de ponts, des faiseurs de bonheur, des sources de guérison des blessures… Et qui n’en porte pas… On a qu’à penser à toutes les conséquences de la pandémie et du confinement. Que de douleurs et de solitude. Les gens ont besoin plus que jamais du baume de la foi. Oeuvrons avec Dieu à ‘délier’ ce qui doit l’être, à briser les chaînes de la peur, des rancunes, des ressentiments, de tout ce qui tue la vie, sa qualité, sa dignité. Au cœur de la crise, bien des prises de conscience ont commencé, bien des solidarités se sont tissées, certains éléments d’un monde nouveau se sont mis en place. Grâce à Dieu, nous allons continuer à évoluer en regardant en avant.
Et moi je vous dis : je suis un gars de terrain, d’équipe (merci!), et de pastorale de la présence. J’aime à contempler la beauté et la grandeur des personnes et des communautés que Dieu m’appelle à servir; j’aime à faire lever et susciter en son nom les charismes de chacun et chacune, j’aime à me réjouir des accomplissements déjà réalisés depuis les fondations de notre paroisse. C’est sur elles que nous allons bâtir ensemble. Ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas ‘tassés’ par votre curé et ses quelques capacités, mais vous serez appuyés et soutenus par votre nouveau pasteur; j’ai bien l’intention d’être à l’écoute de ce que Dieu inspire à son Église et au monde de ce temps, à travers vous et moi et les événements. Comme je l’ai fait dans toutes les communautés que j’ai servies, je vais relever mes manches pour construire avec vous ce que le Seigneur désire. Simplement. Joyeusement. Avec un cœur d’enfant confiant. Je le ferai avec tout ce que je suis, mon style à moi, mon côté artiste, ma foi vibrante et expressive, mon expérience de vie. J’espère que ça vous conviendra.
Je termine avec cette page de vie :
J’ai connu un couple rempli de foi qui ne pouvait avoir d’enfants et en souffrait beaucoup. Ces époux ont décidé d’aller à la crèche d’Youville pour adopter un petit garçon de 4 mois. Ils l’ont choisi, sûrement guidés par le Seigneur. Il était très désiré, vous vous en doutez, et il a été aimé en conséquence, malgré les limites de ses parents adoptifs qui étaient des êtres grandement blessés par une vie d’épreuves nombreuses et intenses. Près de deux ans plus tard, ce petit garçon a eu l’immense privilège d’accompagner ses nouveaux parents pour l’adoption d’un autre enfant. Et c’est lui, le petit garçon de deux ans qui a choisi lui-même celui qui deviendrait son petit frère au sein de la famille qui, de plus en plus, se tricotait serrée. D’où peut-être ce lien exceptionnel entre ces deux enfants, jusqu’à la mort du plus jeune à l’âge de 36 ans. Le petit frère s’appelait André, et le grand frère…… Jean-Pierre. …C’est moi.
Aujourd’hui, j’ai l’espoir que vous m’adopterai, tout simplement, comme j’ai été adopté il y a 63 ans par Rose et Roland. Et comme j’ai adopté mon petit frère, à quelque part, dans mon cœur, je vous ai déjà choisis et adoptés. Tout comme le Père du Ciel le fait avec chacun et chacune de nous. Merci!