Depuis quelques années, le Vatican et –conséquemment- nos diocèses insistent beaucoup sur le nouveau ‘tournant missionnaire’ que nous devons prendre. Pourquoi tant d’insistance? Et maintenant, nous sommes entrés dans une période synodale ayant pour thème ‘la mission’. C’est vraiment l’agenda ecclésial des prochaines années.
Pourquoi? Nous n’en avons pas eu assez de tournants, de réformes, d’adaptations, de restructurations, depuis particulièrement Vatican II, depuis le Synode diocésain, depuis la réforme du réseau scolaire québécois en ce qui concerne la place de la religion, et j’en passe? En quelque sorte, il se peut que nous en ayons un peu marre de tous ces changements… Mais n’est-ce pas la nature même de la vie, d’évoluer, de se transformer? Et n’est-ce pas dans l’ADN même de l’Église d’être missionnaire? Qu’on le veuille ou non, c’est le cas. D’ailleurs, elle n’existe pas pour elle-même, mais pour l’humanité. Levain dans la pâte, sel et lumière du monde, insistait Jésus, elle ne peut rester figée sur ses acquis. L’Église a pour mission d’apporter de façon dynamique le salut de Jésus Christ aux hommes et femmes sur la planète. Et même à toute la Création. Nous sommes appelés à proposer l’Évangile, le message et la personne du Christ, la Révélation biblique à toutes et tous, pour notre époquej. Rappelez-vous la Grande Mission confiée par Jésus à ses Apôtres, au moment de l’Ascension : «Allez… Faites des disciples…Baptisez-les au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.»
Ce sont des choses que nous savons depuis toujours. Mais alors pourquoi ce rappel insistant des dernières années de la part des autorités ecclésiales? Serait-ce que nous avions oublié ou même volontairement omis l’aspect missionnaire fondamental de notre foi chrétienne. Peut-être, oui… Sommes-nous devenus mal à l’aise d’accomplir notre rôle missionnaire? Sommes-nous ‘frileux’ devant cette exigence vitale. Je dirais que oui.
Et en ces temps de douloureuses prises de conscience de tout ce qui s’est fait de mal au sein de notre Église dans les dernières décennies, on peut comprendre notre envie de rester bien au chaud entre nous, les déjà convaincus.
Dans le monde qu’est le nôtre, on ne peut pas nécessairement s’attendre à un accueil chaleureux et enthousiaste de ce que nous sommes. Et pourtant, si nous croyons vraiment à la valeur de nos convictions, à la grandeur de l’Amour de Dieu pour tous, etc., comment ne pas vouloir partager avec nos frères et sœurs ce trésor extraordinaire que nous avons découvert, qui nous aide à vivre, à grandir et à bâtir un avenir meilleur? Jésus a dit que nous étions des ‘semeurs’. Le reste –la croissance de sa Grâce dans le cœur de ceux qui l’accueillent—lui appartient.
Que d’audace et de créativité, toujours dans l’écoute, le respect, l’humilité et une grande délicatesse, il nous faudra démontrer dans les années à venir pour trouver les manières pertinentes de présenter le contenu de notre foi à nos contemporains. Nous sommes, disait le pape François, non pas à l’heure des Maîtres, mais des témoins. Tout part de la Rencontre personnelle et communautaire que nous vivons avec notre Dieu. En ce mois et ce week-end missionnaires, que le Saint Esprit nous guide et nous aide à découvrir comment accomplir ce qu’il attend de nous, ses disciples-missionnaires, dans le concret du quotidien et dans l’élaboration de la vie de notre communauté chrétienne.